Né en 1987, Antoine Carbonne est diplômé depuis 2012 de l’ENSBA-Paris. Vit et travaille à Paris.
Antoine Carbonne s’intéresse aux constructions du monde, à ce qui reste des formes que l’homme a pris soin d’élaborer, que ce soit des architectures ou des traces d’une vie quotidienne. Ainsi, une de ses dernières séries prend le quartier de la Défense comme point de départ, qu’il documente à l’aide de photographies et de vidéos pour mieux le reconstruire, le re configurer. En résultent des paysages urbains qui mettent en cause la notion de point de fuite : Carbonne dit vouloir créer de la profondeur sans se sentir pour autant asservi aux règles de la perspective, « pour simplement permettre au regard de circuler ». Un immense ciel parsemé de nuages apparaît alors à la cime d’immeubles gris et plats qui ont presque disparu.
Le peintre travaille exclusivement à partir d’images qu’il a lui-même récoltées, qui sont autant de « trouvailles » extraites du réel —forcément subjectives puisque cadrées, découpées dans le paysage— avec une vraie implication documentaire. Il insiste sur l’idée d’ « assemblage » et cherche à créer des natures mortes contemporaines, qui témoigneraient le plus possible d’une « intention » organisatrice de la part de l’artiste. Ainsi, la grande toile Feu donne à voir un feu de camp : une cannette fluo a été abandonnée là, dans les flammes. Et l’image semble résonner avec l’idée de précarité des logements de fortune, dans les bois, en région parisienne. Une fois encore, l’image
glisse, sans point de fuite pour la retenir. Reste une immense tache rougeoyante qui crépite.Léa Bismuth
Mon travail plastique pend pour base les formes créées par l’homme. Je suis fasciné par elles car elles lui survivent et- par là même- prolongent sa vie. Chaque tableau essaye d’être un hommage rendu aux architectures, comme aux assemblages éphémères (une table dressée, une tente montée) répétés depuis la nuit des temps.
Philippe Cognée. (Professeur à l’ensba-Paris et parrain d’ A. Carbonne)
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