Né en 1988 à Paris. Vit et travaille entre Paris et Paimpol. Il est diplômé de l’ENSBA-Paris. Sa résidence au Plessix-Madeuc est l’occasion de prolonger sa réflexion entamée avec ses travaux antérieurs. Parrainé par Jean-Michel Alberola, professeur à l’ENSBA-Paris. Son projet de résidence est Zoom et Décadrage :
La pratique de Jean de Sagazan nous interroge sur la narrativité possible de la peinture dans un rapport étroit avec le cinéma. Dès ses premières peintures à l’huile, les compositions sont travaillées sur les oppositions du champs et du hors-champ, de l’action et de l’inerte. Son projet de résidence est une suite prévisible de ses précédentes recherches : ne plus mettre en scène l’action dans le champ et la causalité de l’action dans le hors-champ, ne plus supprimer l’action du champ et du hors-champs de sorte qu’elle ne semble plus possible mais mettre l’action dans le hors-champ afin qu’elle ne puisse plus être que ressentie et suggérée. Il ne s’agit pas de supprimer l’action, bien au contraire.
Un être face à une action est spectateur. Alors qu’il la regarde, elle devient image. Il se lasse, détourne les yeux. Nous ne voyons plus l’image de l’action ou bien à peine, par erreur, mais elle reste existante. Sa disparition n’est que factice. Elle peut parfois surgir violemment du hors-champ, mais le plus souvent, elle n’est perçue que dans son absence. Le regard est devenu contemplatif, se refusant au jeu de l’action. Il faut le comprendre, l’action n’a plus d’importance.
Ce projet se combine à un travail de mise en scène pictural sur le thème de Suzanne et les vieillards. Ce thème traite du voyeurisme : deux vieillards qui observent Suzanne le plus souvent en prenant son bain. Dans son interprétation, Jean de Sagazan représente Suzanne seule dans le champs, alors les regardeurs prennent le rôle des vieillards voyeuristes. Il cherche par un travail de composition et de perspective à suggérer un regard subjectif. Ce regard renforce la distance entre Suzanne hystérique et le regardeur, renvoyant celui-ci à son propre rôle : observer, bien observer l’image de cette jeune femme.