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Diane Benoit du Rey vit et travaille à Strasbourg. Diplômée de l’HEAR (Haute Ecole des Arts du Rhin) où elle était dans l’atelier de Daniel Schlier, elle a également passé plusieurs mois à l’Ecole d’art d’Edimbourg.

Projet de résidence : Intervalles

«Mon travail de peinture procède avant tout de l’expérience. Il s’exprime par une libre association de formes, de couleurs et de lumières qui font sens, au-delà de la représentation d’un sujet ou d’une réflexion. Les images qui en résultent sont issues d’un long processus de récupération et de recherche ; des photos que je prends ou appartenant à l’histoire de l’art, des captures d’écran de films ou de documentaires, des clichés anonymes provenant d’internet.

Cette banque de données, bien que souvent éloignée de moi et de mon parcours, comporte un fort pourvoir déclencheur par la charge énigmatique qui s’en dégage, cette apparence immobile et figée. L’envie de réanimer le tracé d’abord, en imposant une intention renouvelée, l’envie de peindre ce rapport à la distance ensuite, avec une proximité soudaine.

La toile deviens ainsi un lieu de coexistence de différents points de vue où se dessine, par un jeu de composition, une fragile unité. Le traitement de la peinture par couches et transparences me permet de dévoiler certains éléments, d’en cacher d’autres, de définir parfois, de suggérer souvent.

J’emprunte à plusieurs regards, je joue avec le cadre, les plans, je crée des mises en scène, en séparant de leur contexte des objets, des silhouettes, des fragments de paysage, intérieur/extérieur, verticalité/horizontalité, figuration/abstraction. Tous ces contrastes sont l’occasion d’esquisser une impression de narration abstraite, au sein d’un espace-temps diffus, confus. Les absences font écho aux présences, elles se mélangent, produisant des décalages dans l’appréhension de l’image.

Ces filtres d’ailleurs ne prétendent pas se livrer d’emblée. Ils se devinent pour la plupart après un temps d’arrêt, en se déplaçant, en questionnant, en s’appropriant différents niveaux de lecture. La rencontre avec la peinture devient une expérience. Elle interroge alors la perception, la position, sans apporter de réponses immédiates. Elle sème le trouble et invite à créer de nouvelles réalités. »

 

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