Née en 1984 à Marburg (Allemagne). Diplômée de l’Académie des Beaux-Arts de Kiel (All.). Vit et travaille à Toulouse.
Les peintures de Pauline Zenk sont semblables à un souvenir oublié qui refait soudainement surface pour disparaitre aussitôt. Il ne reste alors des images que des persistances rétiniennes gravées dans nos mémoires.
On reconnaît un lieu, une personne ou une situation qui rythme nos existences, même si de mystérieuses zones blanches subsistent. Dans les peintures de Pauline Zenk, ce sentiment est évoqué par un point noir, les zones floues d’une image ou des yeux bandés.
Sensible aux lieux, aux personnes et aux traditions, Pauline fait resurgir des histoires et des images profondément enracinées dans la mémoire collective. Elle est inspirée par des photographies, medium permettant de figer un instant et qui sombrera ensuite dans l’oubli. Mais l’appareil capture une scène sans pour autant saisir la pleine signification du moment. Pauline réinterprète ces instants éphémères, ces moments gelés dans le temps par la photographie à sa façon et leur donne un nouvel écho, éternel.
Les peintures elles-mêmes – d’où émane une grande tranquillité – semblent libérées de toute impermanence et sont intemporelles, comme ces journées où un soleil aveuglant ralentit tout mouvement.
Au début de sa carrière, l’artiste a travaillé avec des imaginaires opposés, mêlant des photographies de sa propre famille, de son enfance, avec des images de personnes anonymes trouvées sur les réseaux sociaux. Durant ces dernières années, les voyages et les résidences l’ont conduite en Italie, au Brésil, en Colombie et maintenant en Bretagne – où elle a poursuivi sa collecte d’histoires et de photographies. Les cultures, les lieux et les personnes ne sont pas seulement mis en miroir par la réinterprétation de l’artiste, ils se reflètent également dans le choix de sa palette de couleurs : ce gris chaud des pierres de granit, omniprésent, domine les teintes de sa série de peintures sur la Bretagne.
Dr Katharina Knacker, historienne d’art