Née en 1995 à Lyon, où elle vit et travaille. Elle est diplômée de l’école des Beaux-Arts de Saint-Etienne en 2018.
Photographies et photogrammes me servent de point de départ pour peindre. Les spécificités de ces images m’intéressent : la façon dont un appareil transcrit l’espace et la luminosité, le témoignage à priori transparent et immédiat que constitue une photo.
Cette fascination pour les images se heurte à leur mutisme. Impossible de voir au delà du noir contenu dans l’image, ou au delà du cadre. Elles ne disent rien non plus de l’instant d’avant ou d’après la prise de vue. Faute de réussir à voir à travers ces images, je leur donne corps, avec les moyens de la peinture.
Choisir l’une de mes propres prises de vue comme sujet permet de peindre sans réfléchir, sans analyser ce que je perçois. Je dispose traits, tâches, ombres, contrastes, avec l’image comme guide. Lors de cette transcription, les espaces présentés dans l’image acquièrent par la peinture une matérialité indépendante, une existence propre. Une photographie est physiquement liée à une luminosité passée, à une certaine disposition des choses devant l’appareil. Une peinture est détachée de ce type de relations au temps et au monde extérieur.
– clémentine chalançon